Le Groupe MILLET est engagé depuis de nombreuses années maintenant pour une gestion des forêts de façon responsable. C’est ainsi que nous avons créé il y a 18 ans un partenariat avec Precious Wood, compagnie forestière basée au Gabon, et Nature Plus, association spécialisée dans la gestion des ressources naturelles.
L’objectif est d’associer chercheurs, forestiers et industriels, pour garantir la durabilité des forêts, tout en limitant le gaspillage du bois.
Le Groupe MILLET s’est également toujours engagé en faveur du développement des connaissances et des compétences des jeunes, qui représentent l’avenir. C’est donc tout naturellement que nous avons accepté de financer un prix remis à l’université Gembloux Agro-Bio Tech de Liège en Belgique.
Cette année nous avons choisi de récompenser le travail de Raphaël, diplômé en Master bioingénieur gestion des forêts et ses espaces naturels.
Sur quel sujet portait sa thèse ? Que représente l’obtention de ce prix pour lui ? Ses projets futurs ?
Découvrez l’interview de Raphaël réalisée après la remise de son prix.
• Quel a été votre parcours scolaire jusqu’à maintenant ?
« J’ai eu un parcours un peu atypique. J’ai commencé par des études de médecine pendant trois ans et j’ai arrêté car je ne me voyais plus travailler dans ce domaine. J’aimais les disciplines scientifiques et je cherchais des études qui me permettraient de pouvoir travailler dans un secteur dans lequel je pourrais m’épanouir. Après réflexion, je me suis réorienté dans des études de bioingénieur à la faculté de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège), où j’y ai réalisé mes 5 années d’études avec un grand plaisir.
J’ai choisi de suivre le master de gestion des forêts et espaces naturels, avec une orientation en foresterie tropicale lors de ma dernière année. J’ai eu l’occasion de réaliser un stage technique de deux mois et mon travail de fin d’études dans une société camerounaise d’exploitation forestière certifiée FSC. J’ai aussi eu l’opportunité de suivre un module de trois cours donnés par le Professeur Jean-Louis Doucet au sein de la Congolaise Industrielle des Bois (CIB), qui est également une société d’exploitation forestière certifiée FSC localisée en République du Congo. »
• Pouvez-vous nous en dire plus sur votre thèse ?
« Mon travail de fin d’études s’intitule « Interactions trophiques entre mammifères et espèces ligneuses d’intérêt commercial dans une forêt du sud-est du Cameroun ». La phase de terrain s’est déroulée pendant trois mois au Cameroun.
L’objectif général était d’essayer de déterminer l’importance des prédateurs qui sont au sommet de la chaine alimentaire, les « top prédateurs » (notamment les grands félins), pour la régénération naturelle de certaines espèces ligneuses d’intérêt commercial. Pour cela nous avions installé des pièges photographiques dans des trouées d’abattage dans lesquelles des plantules de sapelli, mukulungu et bété avaient été plantées pour observer leur consommation éventuelle par certaines espèces d’herbivores comme les céphalophes.
D’autres pièges photographiques ont également été installés au pied d’arbres en train de fructifier pour observer la dispersion et la prédation des graines par les mammifères.
En résumé, l’absence de ce top prédateurs permet l’augmentation des populations de rongeurs qui sont plutôt des prédateurs que des disperseurs de graines. Concernant les populations d’herbivores, je n’ai pas observé une prédation plus intense des plantules, probablement car les activités de chasse régulent le nombre d’individus.
Les conclusions de mon travail tendent donc à montrer que l’absence des top prédateurs a un impact négatif sur la régénération naturelle des espèces commerciale. C’est d’autant plus inquiétant que les activités de braconnage impactent fortement les grands mammifères, comme les éléphants, gorilles ou chimpanzés, qui sont très importants pour la dispersion des graines de nombreuses espèces d’arbres. »
• Que signifie pour vous l’obtention de ce prix MILLET ?
« Je tiens à remercier le groupe Millet. J’avoue avoir été très surpris, je ne m’y attendais pas. C’est très gratifiant car ce travail m’a demandé beaucoup d’énergie, que ce soit sur le terrain ou pour la rédaction. Je suis fier du travail accompli et recevoir ce prix montre que je peux vraiment en être fier. »
• Et la suite ? Quels sont vos projets futurs ?
« J’ai pris un peu de repos et du temps pour réfléchir et déterminer mes nouveaux objectifs. J’aimerais bien commencer ma carrière dans le domaine de la sylviculture, cela peut être aussi bien dans nos forêts tempérées que les forêts tropicales. Mais au final, même si je travaille dans un autre secteur, le principal soit que je me sente épanoui dans ce que je fais et que mon métier soit porteur de sens ! »
Nous sommes ravis de pouvoir récompenser le travail de Raphaël qui a réalisé un excellent travail de terrain, il a pu faire le lien entre les densités de grands félins, leurs proies et la régénération des essences commerciales.
Nous sommes plus globalement fiers de récompenser le travail de jeunes étudiants qui s’investissent pour trouver des solutions pour un monde plus durable.
